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celui qui poursuit les moineaux là-bas. Jolie bête aussi, ne trouvez-vous pas ?

— Il est à nous, expliqua la nouvelle connaissance de Chvéïk, je suis servante chez un colonel. Vous ne connaissez pas notre colonel ?

— Si, je le connais, c’est même un type peu ordinaire, dit Chvéïk ; à mon régiment à Boudéïovice nous en avions aussi un comme ça.

— Il est très sévère, vous savez, notre colonel. La dernière fois que nos soldats ont été battus en Serbie, il est rentré fou de colère et il a cassé toute la vaisselle à la cuisine. Il m’a menacée de me donner mes huit jours.

— Alors il est à vous, ce petit beau chien, interrompit Chvéïk ; c’est dommage que mon lieutenant ne supporte pas de chiens à la maison, moi, je les aime beaucoup.

Il se tut. Et tout d’un coup :

— Un chien comme ça ne mange pas n’importe quoi, pour sûr.

— Je vous crois. Notre « Lux » est très gourmand. Pendant un certain temps, la viande ne lui disait rien du tout, il ne voulait pas en manger. Maintenant, il a changé de goût.

— Et qu’est-ce qu’il aime le mieux comme viande ?

— Du foie, du foie cuit.

— Du foie de veau ou de porc ?

— Ah ! ça lui est bien égal, fit la « payse » de Chvéïk en souriant, parce qu’elle croyait qu’il avait essayé de plaisanter.

Ils se promenèrent encore un bon moment. Enfin, le chien vint les rejoindre. La servante l’attacha à la chaîne. Il devint tout de suite très familier avec Chvéïk, voulant déchirer au moins le