professeur et je ne les ai retrouvés qu’à Zagreb. J’ai profité de l’occasion pour vendre à la brasserie municipale de Zagreb six cents sacs de houblon. En général, nous exportions des quantités de houblon dans l’Europe méridionale. Nous faisions des affaires d’or même à Constantinople. Aujourd’hui, nous voilà à moitié ruinés. Si notre gouvernement – comme on le dit – prend des mesures pour restreindre la fabrication de la bière à l’intérieur de la monarchie, il nous achèvera.
Allumant une cigarette que le lieutenant lui offrit, il dit :
— J’ai encore de la chance de n’avoir pas d’enfants. C’est désolant, tous ces soucis de famille.
Il se tut. Déjà Mme Katy, prête au voyage, apparut sur le seuil.
— Comment ferons-nous pour mes malles ? dit-elle.
— On viendra les chercher tout à l’heure, j’ai déjà fait le nécessaire, répondit le marchand de houblon, soulagé que tout se fût passé sans orage ; si tu veux encore faire quelques emplettes, il est grand temps de nous mettre en route. Le train part à deux heures vingt.
M. et Mme Wendler prirent amicalement congé. Le mari surtout était heureux de s’en aller. Il manifesta sa joie au moment de sortir :
— Si jamais – ce que je ne vous souhaite pas – vous êtes blessé, venez passer votre convalescence chez nous. Nous vous guérirons de notre mieux…
Revenu à la chambre à coucher où Mme Katy s’était habillée pour le voyage, le lieutenant trouva