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fois tiré qu’un valet, a fini quand même par avoir le vingt et un. Et ça a continué de même jusqu’à ce que je sois ratissé.

Le feldkurat hésita.

— À la fin, dit-il après un intervalle, c’est vous que j’ai perdu, mon petit. J’ai emprunté cent couronnes sur vous, et il faut les rendre après-demain, sans cela vous ne serez plus à moi, mais au lieutenant Lucas. Je suis vraiment peiné…

— J’ai encore cent couronnes, fit Chvéïk, je peux vous les prêter.

— Donnez-les-moi, dit vivement le feldkurat, je vais les lui porter tout de suite. Je regretterais trop de me séparer de vous.

— Je viens payer ma dette, annonça triomphalement le feldkurat aux joueurs encore attablés, donnez-moi une carte.

— Je fais banco, ajouta-t-il lorsqu’on lui passa la carte.

— C’est malheureux, proféra-t-il, je dépasse. À un point seulement.

Au second tour, il voulait encore faire sauter la banque.

— Vingt ramasse ! fit le banquier.

— J’ai dix-neuf, avoua tristement le feldkurat, en « remisant » ses quarante dernières couronnes.

De retour chez lui, il était déjà convaincu qu’aucune puissance humaine ne pouvait sauver Chvéïk et que celui-ci était fatalement destiné à devenir le tampon du lieutenant Lucas.

— Il n’y avait rien à faire, mon pauvre Chvéïk. On ne lutte pas contre la fatalité. J’ai perdu et vos cent couronnes, et vous-même. Le destin a été plus fort que moi. Je vous ai livré aux griffes du