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Il ouvrit la porte, maintint le visiteur encombrant de façon qu’il vît le trajet qu’il fallait parcourir, et lui appliqua un coup de pied au derrière, dont la vigueur aurait fait honneur au meilleur joueur de football du meilleur club international.

Le départ précipité du monsieur fut souligné de cette fine remarque émise par Chvéïk :

— Et la prochaine fois, quand vous irez en visite chez des gens comme il faut, vous tâcherez de vous tenir convenablement.

Le visiteur éconduit se promenait maintenant dans la rue, guettant le retour du feldkurat.

Chvéïk ouvrit la fenêtre et surveillait le promeneur infatigable.

Enfin, le feldkurat apparut et fit monter son persécuteur dans la chambre. Il lui offrit une chaise et s’assit en face de lui.

Chvéïk s’empressa d’apporter un crachoir qu’il posa devant le visiteur.

— Qu’est-ce que ça veut dire, Chvéïk ?

— Je vous déclare avec obéissance, monsieur l’aumônier, que ce monsieur est déjà venu tout à l’heure et que j’ai eu une discussion avec lui, justement au sujet de son habitude de cracher par terre.

— Laissez-nous, Chvéïk ; nous avons quelque chose à régler à nous deux.

Chvéïk salua :

— Je vous déclare avec obéissance, monsieur l’aumônier, que je vous quitte.

Tandis qu’il s’en allait à la cuisine, une conversation très animée commença entre les deux hommes.