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CHAPITRE PREMIER

COMMENT LE BRAVE SOLDAT CHVÉÏK INTERVINT DANS LA GRANDE GUERRE.


C’est du propre ! M’sieur le patron, prononça la logeuse de M. Chvéïk qui, après avoir été déclaré « complètement idiot » par la commission médicale, avait renoncé au service militaire et vivait maintenant en vendant des chiens bâtards, monstres immondes, pour lesquels il fabriquait des pedigrees de circonstance.

Dans ses loisirs, il soignait aussi ses rhumatismes, et, au moment où la logeuse l’interpella, il était justement en train de se frictionner les genoux au baume d’opodeldoch.

— Quoi donc ? fit-il.

— Eh ! bien, notre Ferdinand… il n’y en a plus !

— De quel Ferdinand parlez-vous, M’ame Muller ? questionna Chvéïk tout en continuant sa friction. J’en connais deux, moi. Il y a d’abord