Page:Hasek-Le brave soldat chveik,1948.djvu/156

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Je vous déclare avec obéissance, monsieur l’aumônier, que je suis déjà là.

— Vous êtes là… et qu’est-ce que vous voulez ?

— Je vous déclare avec obéissance que je viens vous chercher, monsieur l’aumônier.

— Vous venez me chercher… et où est-ce qu’on ira après ?

— À la maison, monsieur l’aumônier.

— Et pourquoi faut-il que j’aille à la maison ? est-ce que ce n’est pas chez moi, ici ?

— Je vous déclare avec obéissance, monsieur l’aumônier, que vous êtes en ce moment assis dans le corridor d’une maison étrangère.

— Et qu’est-ce diantre, je suis venu y faire ?

— Je vous déclare avec obéissance que vous êtes venu ici en visite.

— Mais, je n’ai jamais fait de visites… Vous faites erreur…

Chvéïk aida son maître à se lever et l’adossa au mur. Le feldkurat, qui était incapable de se tenir debout, ondulait d’un côté à l’autre et tombait contre Chvéïk en ne cessant de répéter avec un sourire idiot :

— Je sens que je vais tomber.

Enfin, Chvéïk réussit à l’appuyer solidement contre le mur, mais alors, il s’endormit.

Mais Chvéïk l’éveilla.

— Qu’est-ce que vous désirez ? demanda le feldkurat qui voulait se laisser glisser par terre pour s’asseoir. Qui êtes-vous ?

— Je vous déclare avec obéissance, répondit Chvéïk en le retenant maintenant contre le mur, que je suis votre tampon, monsieur l’aumônier.

— Je n’ai aucun tampon, moi, dit péniblement le