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régulièrement et sans retour. Les documents relatifs à l’affaire Chvéïk ne furent retrouvés dans les archives du Tribunal militaire que sous le nouveau régime, c’est-à-dire après la guerre. Ils étaient accompagnés de la note suivante : « Il (Chvéïk) se préparait à rejeter son masque fallacieux pour se mettre au premier plan d’un mouvement subversif attentatoire à la personne sacrée de Sa Majesté et à la sûreté de l’État. » La chemise du dossier Josef Koudela, dans lequel les papiers de Chvéïk avaient été remis par mégarde, portait l’inscription « Affaire réglée » et la date du règlement.

— Je n’ai aucun Chvéïk dans tout ça, dit Bernis. Mais je m’en vais le convoquer et, pourvu qu’il n’avoue pas, je pourrai le relâcher et je te l’enverrai. Tu n’auras qu’à t’arranger avec son régiment.

Après le départ du feldkurat, Bernis fit appeler Chvéïk et lui enjoignit de se tenir un moment près de la porte, car il venait justement de recevoir de la Direction de la Police une dépêche, l’informant que les pièces à joindre à l’affaire n° 7267 et concernant le fantassin Maixner avaient été remises au bureau 1, contre la signature du capitaine Linhart.

Pendant que l’auditeur Bernis scrutait la dépêche, Chvéïk examinait curieusement le bureau.

La chambre était loin de lui produire une impression agréable. Aux murs, il y avait les photographies d’exécutions opérées par la soldatesque autrichienne dans diverses contrées de la Serbie et de la Galicie. Sur ces « photos artistiques », on voyait des chaumières incendiées et des arbres servant de potences naturelles, aux branches