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n’est que la réplique du précédent, dans un domaine différent. Il devra donner au pays ses hommes d’affaires, c’est-à-dire, ses meilleurs stratégistes. Quelle sûreté de coup d’œil leur est nécessaire ! Quelle science des fluctuations financières ! Quelle finesse pour déjouer la concurrence ! Il leur faut une psychologie profonde et vive, et une ténacité qui n’a d’égale que la serre de l’aigle enlevant sa proie. L’homme d’affaires n’est ni un commis, ni un comptable, ni un vendeur, mais bien un tacticien et un diplomate de premier ordre. »

Félix écoutait en silence, l’âme galvanisée par l’immense battement d’ailes de ce génie.

« Tu me demanderas, continuait Marcel, ce que j’entends par cours supérieur général ? Il est donné aux enfants qui ne se destinent pas aux carrières pratiques ; on y forme les professionnels de l’avenir. À la sortie de notre école, les élèves de ce cours entrent dans les collèges classiques, où ils approfondissent la littérature et la philosophie. Âmes dirigeantes de demain, ils formeront notre aristocratie intellectuelle, qui nous est si nécessaire !

« Où sont nos penseurs, nos philosophes, nos naturalistes, nos sociologues, nos moralistes, nos scientistes ? Y a-t-il beaucoup de nos compatriotes qui aient pensé autrement que par