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— Pardonnez-moi ! dit Marcel. Ce sont là des sentiments qui remplissent mon être et qui débordent. Il m’a semblé, en vous parlant, que tout le pays m’écoutait et que je l’enlevais dans ma sincérité. »

À ce moment, on sonna. Monique, la vieille bonne, vint ouvrir. Sur le seuil apparut un gamin de onze ans, rouge, halé, essoufflé. Il eut un moment de frayeur en apercevant, au fond du boudoir, un visage qu’il ne connaissait pas. Puis, se raplombant, il demanda : « Mademoiselle Claire est ici ?

— Qu’y a-t-il, mon petit Paul ? dit Claire en accourant.

— Maman m’a dit de vous dire que c’est le temps de venir, qu’elle est plus mal et qu’elle n’a pu trouver de fille… Moi, je vas passer la journée à Petitmont, chez mon oncle Benjamin. Faut que je lui envoie le médecin.

— C’est bien, mon petit. Je serai chez vous dans dix minutes.

— Merci ! » Il s’en allait, quand Marcel l’appela : « Paul, il y a, ici, un monsieur qui voudrait te parler. » L’enfant approcha, rassuré par le sourire des deux hommes et par une caresse de Claire. « Voici, dit Marcel, un gamin qui vient de terminer son cours primaire. Tu peux le questionner. »