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À ce moment, une femme blonde d’une grande beauté apparut à la porte du livoir. « Tu connais notre petite Claire ? » dit Marcel.

Félix baisa la main blanche qui lui était tendue. « Mademoiselle, dit-il, vous me permettrez de vous parler avec grande franchise. Autrefois, vous n’étiez que fillette et jolie, maintenant, vous êtes femme et belle ! C’est mieux.

— Vous me flattez ! dit Claire en rougissant ; mais je pense que vous voulez parer les coups avec des compliments.

— Des coups !… D’une main comme la vôtre…

— Vous avez un péché sur la conscience.

— Ma foi ! Si vous commencez à lire dans ma conscience, je bats en retraite : vous allez y faire des découvertes intéressantes.

— Laissez-moi vous accuser : vous êtes un intime de la famille, et, pas une fois, en huit ans, vous n’êtes venu voir notre Valmont. C’est abominable ! » Claire riait malicieusement.

— C’est vrai. Je suis sans excuse ; mais je répare : mon plus grand regret sera de ne pouvoir y vivre, désormais, dans votre Valmont. Tout à l’heure, en passant dans vos rues larges et propres, entre des rangées de maisons enveloppées de soleil, il m’a semblé que je respirais mieux, que des gallons et des gallons d’oxygène