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son amour. Elle mourut en prononçant le nom de celui qui l’avait tuée. Elle n’avait pas cessé de l’aimer.

Maintenant, Claire était femme. Elle avait été adorée par ses parents d’adoption. Au moment de mourir, madame Faure lui avait remis une lettre cachetée, en la baisant au front : « Ma chérie, lui avait-elle dit, cette lettre contient un secret cruel et mes dernières volontés. Ne l’ouvre pas avant que je sois partie. »

Quelques jours plus tard, près de la dépouille mortelle de celle qu’elle avait tant aimée, Claire lisait :

« Ma Claire bien-aimée,

« Au moment où mes forces s’en vont et où mes yeux voient au-delà de la vie, de grandes clartés sereines m’inondent. Des devoirs nouveaux me sont apparus, et, parmi eux, celui de te révéler le nom de ta vraie mère selon la nature. Elle était belle et bonne : elle te ressemblait. J’en ai toujours conservé un souvenir très doux, très tendre. Bientôt, je serai à ses côtés. Quand tu viendras t’agenouiller sur nos tombes, prie bien pour tes deux mères. C’est un devoir de justice à rendre à celle qui t’a donné la vie et qui est morte d’amour. »

« En te laissant auprès de mon fils, Mar-