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que criminel de bouleverser. Je ne puis tout de même m’empêcher d’exprimer mon admiration pour le travailleur qui est toujours l’un des premiers rendus sur la scène du sacrifice et de l’abnégation. Il mérite, de la part du capital, une condescendance qui se traduise, non seulement par des paroles, mais par des actes. (Une voix : « Pourquoi parlez-vous de capital ? Vous savez bien que nous n’en voulons pas. »)

— Vous en voudrez ! Il est votre vie à tous ! Et, qui sait si, en combattant le capital, certains d’entre vous n’ont pas qu’un désir : se faire du capital ? En voulez-vous la preuve ? Écoutez bien ce que je vais vous dire.

« J’accuse le gouvernement, ou plutôt le chef du ministère, patron de la mesure proposée, d’avoir vendu son influence à des industries américaines aux dépens de l’industrie métallurgique et mécanique de Valmont. (Les bancs de la droite s’agitent. Didier est devenu cramoisi. Une bordée d’injures s’abat sur l’orateur qui ne bronche pas. Le président est affolé. Des voix de la gauche crient : Silence ! Silence ! Qu’on laisse parler ! ») !

— Vous brûlez tous de savoir, dit Félix. Je m’empresse de vous satisfaire, afin de ne pas trop prolonger le supplice du coupable. Voici :