Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/204

Cette page a été validée par deux contributeurs.

déchirée, ensanglantée, à époques fixes, par suite des doctrines anti-humaines, au nom desquelles les puissants du jour ne reculent devant aucune injustice, aucun crime ? N’est-ce pas au nom de l’ordre et de l’équilibre que les buveurs de sang de mil neuf cent quinze firent égorger vingt millions d’hommes ? (Protestations de la gauche. — Une voix : « Les Bolchévistes ont parlé comme vous. »)

— Les Bolchévistes ! Qui a fait le Bolchévisme ? Qui sont les véritables assassins ? Ce ne sont ni les Trotsky ni les Lenine, mais bien les autocrates qui, méconnaissant les droits de l’homme, le respect dû à la liberté, ont mis les populations esclaves dans des pressoirs d’infamie, pour les fouler de leurs bottes sanglantes et en exprimer le jus écarlate qu’ils prenaient plaisir à boire dans des coupes d’argent. Le Bolchévisme, il a germé sous le manteau de Catherine de Russie, et il s’est épanoui sous les jupes de la dernière tzarine, juste à temps pour que le dernier des tzars vînt s’y briser le crâne.

« Mais n’ayez pas peur ! Nous n’aurons pas besoin de promener le fer et le feu à travers les Amériques pour établir les dogmes sauveurs par lesquels le monde nouveau sera régénéré dans la paix et l’harmonie. L’Amérique est un