vince de Québec, les élections des députés à l’Assemblée législative. Marcel avait suivi les péripéties de la lutte avec inquiétude. Les vieux partis étaient morts depuis quelques années, pour faire place à trois factions également importantes : les fermiers, les démocrates et les socialistes radicaux. Le dernier ministère, composé de fermiers, avait eu assez le sens de l’ordre et de la moralité publique pour gouverner avec sagesse. Tous propriétaires et maîtres de vastes domaines, ces chefs avaient intérêt à seconder les initiatives individuelles et à respecter la propriété.
Cependant, les socialistes radicaux, enhardis par de nombreux succès locaux, avaient lancé des escadrons de démagogues à travers le pays. Ce fut une véritable invasion de sauterelles. Partout, dans les villes et dans les villages ruraux, ils prêchaient la croisade contre le bourgeois et le patron. Ils gagnaient d’autant plus de terrain que leurs accusations contre le capital avaient pour base des faits isolés, et le peuple, qui a vite fait de généraliser les cas particuliers, fut heureux d’avoir un prétexte pour se livrer à une nouveauté politique qui flattait ses passions et le gavait d’éloquence. Marcel fut atterré, quand les derniers rapports électoraux lui firent connaître les résul-