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TROISIÈME PARTIE


L’ESPRIT EST PROMPT…


Trois novembre. Il avait neigé. La terre, nouvelle épousée de l’hiver, était tout nimbée de blancheur, et des souffles plus purs glissaient sur la pâleur immense de son extase. Le rapide de Montréal venait d’entrer en gare de Valmont. Dans la cohue des voyageurs, une femme élancée, à démarche ondoyante, et drapée dans un manteau de phoque, sauta des marches du train. Ses yeux gris et doux fouillèrent le remous bigarré d’individus aux cent costumes, épiant le visage ami. Ils s’éclairèrent soudain : Marcel était apparu, tendant la main à la belle étrangère. Germaine étreignit ces doigts mâles de sa menotte fine. Leurs regards se croisèrent avec une extrême complaisance.