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inventent, les Américains exploitent. Aussi ont-ils fait à leur pays une ceinture de trésors capable de résister aux plus violents assauts. Les races contenues dans cette flamboyante enceinte ne peuvent s’empêcher de s’incliner devant une patrie qui saura, à force de grandeur matérielle, arriver au sommet de l’intelligence et de l’honneur.

— Ah ! Les Américains ! Parlons-en, dit le vieux Brégent, rouge de colère. Un tas d’abrutis ! Une nation de païens où le mariage est un jeu et le divorce un sport. Les Américains ! Des chercheurs de plaisir et d’excitations sensuelles, qui ne trouvent pas d’autre but à la vie que fabriquer des bretelles et jeter leur gourme ! Et pas intelligents, pas artistes, bourrés de littérature de foot-ball et ahuris de jazz band. Ah ! Ah !

— Calmez-vous, je vous prie. Je connais leurs défauts. Peuple très jeune, il est trop fort pour son âge. Il a l’exubérance de l’adolescent qui, trop tôt, a pris conscience de sa puissance : il dépense sa surabondance de vie. Mais restons dans le sujet : la prospérité matérielle, dis-je, donne le confort au foyer et à l’État, la fierté aux citoyens qui s’éprennent d’une terre où l’on vit mieux et plus qu’ailleurs. Avec la richesse, la science, les lettres