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autour d’elles des remparts de piastres, de francs ou de marks. L’Angleterre, la France, les États-Unis, même le Japon, n’ont d’autres système de défense. Que serait-il resté du trésor intellectuel et national de la France, si elle n’avait eu, pour se garer des obus allemands, une chaîne de montagnes élevée par les titans de l’or, les monts Milliards, plus infranchissables que les Alpes.

« Voici, près de nous, la grande république américaine. Comment expliquer, en ce pays, la fusion miraculeuse des éléments ethniques les plus divers, cette unité dans le multiple qui fait que cent millions d’âmes ont une pensée et des espoirs communs ? L’Union, force américaine, a été faite par les agriculteurs, les industriels et les commerçants des États-Unis, qui ont trouvé le moyen de fusionner deux éléments que nous, Latins, croyons incompatibles, l’intérêt personnel et le patriotisme.

« Du plus grand au plus humble des Américains, de la Maison Blanche à la hutte du colon, on travaille en vue de l’avenir, en vue des générations qui seront, demain, la nation étoilée. Industrieux jusqu’au bout des ongles, ils manient la science nouvelle avec une merveilleuse dextérité. Le génie de l’opportunité supplée, chez eux, au génie d’invention. Les Latins