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qui ont défendu et sauvé nos principes et nos idéaux ?… D’où venaient-ils ?… Qui les avait formés ?…

— Je ne conteste pas les mérites de notre passé. Que d’éloquence il a contenu ! Les deux ou trois générations qui nous ont précédés ont entendu un nombre incalculable de paroles. Elles ont admiré et applaudi ceux qui leur parlaient de fierté, de survivance, de sang de nos pères… Chansons !… Pendant ce temps, ce peuple sombrait dans l’insouciance et dans l’inertie. Il ne savait rien des activités qui font le salut ; seuls les beaux diseurs savaient tout.

— Mais…

— Ne protestez pas. Vous autres, hommes d’hier, vous croyez que tout ce que vous touchez doit avoir la durée d’un dogme.

— Non pas !

— Si !… Vous venez de dire que nos vieilles institutions sont inébranlables comme des dogmes. Vous vous repaissez d’infaillibilité et d’admiration mutuelle. C’est pourquoi, les petits bonshommes qui sortent d’une certaine école se croient d’une essence supérieure. Avec quel dédain ils nous traitent, nous, les hommes d’œuvres, qui les empêchons de crever. Ils