Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vint fermer ses volets, et son beau corps chaste se pencha légèrement vers cette nuit pleine d’étoiles.

Claire avait attendu ses amis. Assise dans un fauteuil du boudoir rouge, elle avait laissé tomber sur ses genoux le volume qu’elle tenait et s’était endormie. Sa tête, lourde de cheveux blonds et ondulés, était renvoyée en arrière, et sa gorge s’offrait toute à la lumière. Sur son cou plein et délicat, pas un muscle, pas un nerf ne saillait. Ses joues avaient une légère teinte rose, et sa respiration, très légère, très pure, passait entre des lèvres entr’ouvertes comme dans l’attente d’autres lèvres. Ils lurent sur la couverture du livre prêt à glisser à ses pieds : « Un lys dans la vallée ». Marcel la considéra encore un instant, puis, il lui donna un long baiser. Elle s’éveilla et lui rendit sa caresse.