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« Mes ennemis ne se tinrent pas pour battus. Jusque-là, j’avais importé toutes mes matières premières, gueuses et minerai, des exploitations dirigées par Wilkinson. Celui-ci résolut de me couper les vivres. Il câbla à ses industries minières de refuser toute commande venant de Valmont. Nous avions alors une provision de fer et d’acier pouvant durer douze mois.

« Nous côtoyions des abîmes. Sans matière première, nos grandes usines allaient mourir. Une ville entière s’effacerait dans une formidable faillite.

« Je ne désespérai pas. Une bataille n’est perdue que lorsqu’on la croit perdue. » Des événements qui venaient de se dérouler, une idée bien nette se dégageait : nous ne pouvions vivre qu’à la condition d’être absolument indépendants des trusts et des fournisseurs étrangers.

« Difficulté redoutable !…

« Solution possible : trouver une mine et l’exploiter. Je pris à mon service le célèbre prospecteur Gauvin, ardent aventurier doué de flair comme un chien de chasse. Au bout de deux mois, il revenait avec de magnifiques échantillons de minerai. Nous étions sauvés. Pourchassés comme des bêtes, nous allions sortir de l’épreuve avec plus de puissance et des es-