Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/106

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LES BOULEDOGUES



La salle des glaces, chez Marcel, donnait sur le couchant. On n’y vaquait qu’aux jours d’été ; chaque soir, on y buvait du bon vieux vin rouge et du crépuscule rose. On eût dit un large pavillon de cristal, avec ses panneaux de verre découpé où les rayons se décomposaient en couleurs multiples sur des angles prismatiques. Il faisait bon y reposer. Quelques chaises rustiques, des berceuses, des tables en rotin blanc s’étalaient sur un tapis oriental à fond vert. Des tentures de velours descendaient de chaque côté des fenêtres. Au centre, on avait placé une table de chêne sur laquelle on servait le repas du soir. Le jour tombait. Marcel, Félix et Claire causaient dans cette féerie de lumière, en vidant à petites gorgées des coupes de champagne. Le soleil baignait le visage et la gorge de la jeune fille et tombait voluptueusement sur le mauve de sa robe. Son bras nu avait une rondeur