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le cœur bat avec une extrême lenteur et à de très rares intervalles : ces contractions sont analogues à celles du cœur des autres animaux à l’agonie. On peut facilement constater le fait sur des limaçons. On trouvera leur cœur au fond d’un orifice situé au côté droit, orifice qu’on voit s’ouvrir et se fermer alternativement pour renouveler l’air. C’est par là qu’ils rejettent leur salive, lorsqu’on met à nu leur extrémité supérieure, près d’une partie analogue au foie.

Notons aussi qu’en hiver et pendant les froides saisons, il y a, parmi les animaux privés de sang, certaines espèces (comme le limaçon, par exemple) dont le cœur n’a plus de pulsations, et qui paraissent avoir une vie analogue à la vie des plantes, pareillement à ces animaux appelés, pour cette raison, animaux-plantes (zoophytes).

Chez tous les animaux où il y a un cœur, il y a des oreillettes ou des parties analogues aux oreillettes. Partout où le cœur a deux ventricules, il y a à côté d’eux toujours deux oreillettes. C’est une règle sans exception. Il est vrai que pour l’embryon de l’œuf il y a tout d’abord, comme je l’ai dit, une poche, ou une oreillette, ou une goutte de sang animée de pulsations ; puis le cœur se forme et se développe. Il en est de même chez certains animaux adultes, qui semblent ne pas pouvoir acquérir un organisme plus parfait et ont une vésicule pulsatile, comme un point rouge et blanc, qui paraît être le principe de la vie, par exemple chez les abeilles, les guêpes, les limaçons, les colimaçons, les squilles, les gammarus.