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tion du ventricule droit, on voit le sang jaillir avec violence de la veine artérieuse, si on a coupé ce vaisseau.

Si l’on coupe sur un poisson le canal qui mène le sang du cœur aux bronches, au moment où l’on voit le cœur se contracter, on voit le sang jaillir avec force de la blessure.

Enfin en coupant une artère, quelle qu’elle soit, on voit que le sang jaillit tantôt plus loin, tantôt plus près de la blessure, et que le jet plus fort répond à la diastole des artères, au moment même où le cœur choque la paroi thoracique ; de sorte qu’au moment où se font la contraction et la systole du cœur, le sang est chassé dans les artères.

Ces faits démontrent donc que, contrairement à l’opinion reçue, la diastole des artères répond à la systole du cœur, que les artères se dilatent et sont remplies par le sang qu’y chasse la constriction des ventricules du cœur. Elles sont distendues, parce qu’elles se remplissent, comme une outre ou une vessie ; et il ne faut pas croire qu’elles se remplissent, parce qu’elles se distendent, ainsi qu’un soufflet. En résumé, le pouls artériel de toutes les artères du corps reconnaît la même cause, à savoir la contraction du ventricule gauche, comme le pouls de l’artère pulmonaire résulte de la contraction du ventricule droit.

En un mot, le pouls des artères résulte de l’impulsion donnée au sang par la contraction du ventricule gauche, de même que dans le jeu d’une cornemuse il y aura en même temps mouvement des