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Quant à son mouvement, il y a trois phénomènes à principaux à remarquer :

1o  Il s’élève, se redresse, de manière à former une pointe, en sorte qu’à ce moment il frappe la poitrine et qu’on peut sentir ce choc à la paroi extérieure du thorax.

2o  Toutes ses parties se contractent ; mais ce mouvement de contraction est plus marqué sur les parties latérales ; il semble alors se rétrécir, devenir moins large et plus long. On peut voir cela d’une manière très nette sur le cœur de l’anguille, arraché et mis sur une table ou dans la main ; on le voit également sur le cœur des poissons et des animaux à sang froid dont le cœur est conique et allongé.

3o  Si on prend dans la main le cœur d’un animal vivant, on sent qu’au moment où il se meut, il devient plus dur, et ce durcissement est dû à sa contraction, de même qu’en appliquant la main sur les muscles de l’avant-bras on sent qu’ils deviennent plus durs et plus résistants au moment où ils font remuer les doigts.

4o  Ajoutons que chez les poissons et les animaux à sang froid, comme les serpents et les grenouilles, le cœur devient plus pâle au moment de sa contraction, et qu’il reprend sa couleur rouge de sang, quand cette contraction a cessé.

Tous ces faits me montraient clairement que le mouvement du cœur est une tension et une contraction de toutes ses parties dans le sens de toutes ses fibres, puisqu’il s’élève, se rétrécit, se durcit à chaque mouvement ; et que c’est un mouvement ana-