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cherches, et d’un autre côté mes ennemis, poursuivant mes écrits de leur injuste haine et ne comprenant pas mes paroles, s’efforçaient de provoquer des discussions publiques pour faire juger ma doctrine et moi-même. Voilà comment j’ai été presque contraint à faire imprimer ce livre. Je l’ai fait d’autant plus volontiers que Jérôme Fabricius d’Acquapendente, ayant décrit avec soin dans un savant traité les parties du corps des animaux, a parlé de tout, excepté du cœur. Enfin, j’ai espéré que, si je suis dans le vrai, mon œuvre sera de quelque profit pour la science et que ma vie n’aura pas été tout à fait inutile. Je rappellerai cette phrase du vieillard dans la comédie : « Jamais personne ne peut vivre avec une raison si parfaite que les choses, les années, les événements ne lui apprennent du nouveau. On finit par voir qu’on ignorait ce qu’on croyait connaître, et l’expérience fait rejeter les opinions d’autrefois. »

Peut-être pareille chose arrivera-t-elle pour le mouvement du cœur, peut-être au moins d’autres, profitant de la voie ouverte, et plus heureusement doués, saisiront l’occasion d’étudier mieux la question et de faire de meilleures recherches.