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liv. VI, chap. vii) et sur l’expérience de Holler, affirme et prouve que les sérosités du thorax et le pus des individus atteints d’empyème sont absorbés dans l’artère veineuse, et de là passent dans le ventricule gauche, puis dans les artères, pour être ensuite rejetés avec l’urine ou les excréments ; et il trouve une confirmation de cette opinion dans le cas d’un mélancolique qui, sujet à perdre l’esprit, était délivré de ses accès par l’émission d’une urine boueuse, fétide et âcre. Après que cet individu fut mort, épuisé par cette maladie, Laurentius ouvrit son corps et trouva une substance analogue à ses urines, non dans la vessie, ni dans les reins, mais dans le ventricule gauche et dans la cavité thoracique en grande abondance. Il se glorifie d’avoir indiqué la cause de ces affections. Quant à moi, je ne peux pas ne pas m’étonner qu’ayant annoncé et prédit par une sorte de divination qu’une matière autre que le sang pouvait être évacuée par la voie de la circulation, il n’ait pas pu ou voulu affirmer ou voir que dans le cours normal des choses le sang passe des poumons dans le ventricule gauche par ces mêmes voies.

C’est pourquoi ces faits et beaucoup d’autres de même nature montrent que ce qui a été dit avant nous par nos prédécesseurs sur le mouvement et les fonctions du cœur et des artères est évidemment plein de contradictions, d’obscurités ou d’impossibilités, aux yeux de celui qui observe avec soin. Il sera