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générale. C’est même lui qui prononce le premier[1] le mot de circulation (1569).

Césalpin observe ce qui se passe dans les veines lorsqu’on lie le bras : et il voit que les veines se remplissent au-dessous, non au-dessus de la ligature. Il en serait tout autrement, dit-il, si le mouvement du sang dans les veines était dirigé du cœur aux viscères et aux membres.

Aussi, comme d’une part la circulation pulmonaire était connue (depuis Servet et Colombo) ; comme d’autre part le cours du sang dans les artères avait été mis en lumière par Galien (sauf certaines erreurs de détails), Césalpin, en découvrant la direction du sang dans les veines, complète le circuit et démontre la circulation tout entière.

« Le sang, dit-il, conduit au cœur par les veines, y reçoit sa dernière perfection, et, cette perfection acquise, il est porté par les artères dans tout le corps. » — « On ne pouvait mieux concevoir, dit Flourens, la circulation générale, ni la mieux définir dans une phrase aussi courte[2]. »

Pourquoi Césalpin, qui professait à Pise, ne parle-t-il pas de Colombo qui professait tout près de là, à

  1. C’est en 1569 que paraît la première édition des Questionum peripateticarum, l. V.
  2. Loc. cit., p. 34. Il y a un passage de Césalpin qui est plus explicite encore : « Ex venâ cavâ intromissio fit in cordis ventriculum dextrum, unde patet exitus in pulmonem : ex pulmone præterea ingressum esse in cordis ventriculum sinistrum, ex quo patet exitus in arteriam aortam. Sic enim perpetuus quidam motus est ex venâ cavâ per cor et pulmones in arteriam aortam. »