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Je n’insisterai pas plus sur tous ces faits qui sont maintenant classiques. Il me suffira de les avoir indiqués, car ils sont la confirmation absolue, irréfutable de la doctrine de Harvey.

Je noterai seulement une application ingénieuse qu’a donnée récemment M. Marey : en plongeant le doigt dans un vase rempli d’eau, et surmonté d’un long tube, on peut inscrire les oscillations de la colonne liquide. Pour éteindre les mouvements dus au pouls total de ce doigt, il suffit de faire une contre-pression. Si la pression artérielle est forte, il faut une contre-pression forte. Si la pression artérielle est faible, il faut une contre-pression faible. On peut donc, en mesurant le degré de contre-pression nécessaire pour faire disparaître le pouls total, mesurer assez facilement la pression artérielle chez l’homme. Il est certain que cette exploration pourra rendre de grands services dans l’examen de quelques maladies[1].

NOTE III.

VITESSE ET PRESSION DU SANG DANS LES ARTÈRES ET DANS LES VEINES.

A. Vitesse du sang[2]. — Les expériences relatives à la vitesse de l’onde sanguine dans les artères ne peuvent pas indiquer la vitesse même du sang, car le mouvement d’une onde liquide n’est pas le mouvement des molécules de ce liquide.

Il faut donc, pour mesurer cette vitesse du sang, recourir à des mesures spéciales et à des procédés de mensuration directe. C’est ce qu’ont essayé de faire beaucoup d’auteurs.

  1. Marey. Comptes rendus de l’Académie des sciences, 13 nov., 1878, et Mém. sur la pression et la vitesse du sang. Comptes rendus du laborat., t. II, année 1876, p. 309 et suiv.
  2. Voy. pour la bibliographie, O. Funke. Lehrbuch der Physiol., 6e édit., p. 92, note 1.