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d’animaux divers, te prendront pour le souverain investigateur de la nature et croiront que tu es un oracle dictant du haut d’un trépied ses décisions. Je parle de ceux qui ne sont pas médecins et qui n’ont qu’une teinture de cette science. Mais en lisant les vrais anatomistes, Galien, Vésale, l’illustre Fabrice et Casserius, on voit qu’ils ont donné des planches gravées où sont représentés les animaux disséqués par eux. Quant à Aristote, il a tout observé, et personne ne doit oser venir après lui. »

Pour que la théorie de la circulation, telle que Harvey l’a démontrée, telle qu’elle existe réellement, soit admise et professée par tous, il a fallu une autre génération que celle de ses contemporains. Les savants qui avaient dans leur jeunesse appris la doctrine de Galien et d’Aristote, comme Riolan, Guy-Patin et d’autres, n’ont pas pu adopter des faits qui renversaient tout ce qu’on leur avait inculqué. — Le dernier adversaire de la théorie de Harvey est probablement Thomas Diafoirus qui soutient sa thèse contre les circulateurs. « Jamais il n’a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle touchant la circulation du sang. » (1673.)

NOTE II.

DES MOUVEMENTS DU CŒUR ET DE LEUR MÉCANISME CHEZ LES ANIMAUX SUPÉRIEURS.

A. Du rythme du cœur. — On connaît aujourd’hui très bien le mécanisme des mouvements du cœur. Les recherches d’un très grand nombre d’observateurs et les heureuses applications de la méthode graphique ont permis de faire cette étude complètement. Pour la plupart des points, les observations de Harvey ont été confirmées.

Dans cet ensemble de mouvements qui constituent la contraction totale du cœur, ou, comme on dit généralement, la révolution du cœur, il y a toujours synchronisme