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de la diastole des artères, pour que ceux qui nous contredisent paraissent ou bien ne pas comprendre ce que nous avons dit, ou bien ne pas vouloir se rendre compte par leurs propres yeux de ces phénomènes.

On peut démontrer, je pense, qu’il n’entre dans le corps que des substances alimentaires, qui suppléent successivement aux tissus qui ont dépéri, comme l’huile pour la flamme d’une lampe.

Donc les éléments qui ont la nature de nerfs, de fibres ou de muscles sont les organes qui produisent toutes les attractions et tous les mouvements sensibles ; car ce qui est contractile, c’est ce qui en se contractant peut diminuer de longueur, se tendre, ramener ou repousser d’autres parties. Mais nous montrerons ces faits ailleurs avec plus d’abondance et de détails, en traitant des organes moteurs des animaux.

Pour ceux qui rejettent la circulation parce qu’ils n’en voient ni la cause efficiente, ni la cause finale, il reste à démontrer à quoi elle sert : car je n’en ai point encore parlé. On avouera cependant qu’il fallait chercher d’abord si la circulation existe avant de chercher à quoi elle sert.

Examinons donc l’usage et les avantages des vérités qui dérivent de la circulation. On admet en physiologie, en pathologie et en thérapeutique bien des choses dont nous ne connaissons pas les usages, et dont pourtant personne ne doute, comme les fièvres putrides, les révulsions, les purgations. Eh bien, tous ces faits s’expliquent parfaitement par la circulation.

Il y a des auteurs qui attaquent la circulation, parce qu’ils ne peuvent résoudre par là certains problèmes médicaux, ou grouper les conséquences qu’elle entraîne pour la guérison des maladies et l’emploi des médica-