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vrysmes, provenant de la lésion des tuniques d’une artère. Le sang est contenu dans des membranes et ces membranes ne sont pas les tuniques artérielles dilatées ; mais les tissus environnants ont fait une cavité artificielle contenant du sang. Au-dessous de cet anévrysme, les artères ont de très faibles battements, tandis que plus haut et surtout dans l’anévrysme lui-même, les battements sont très accusés et très forts. Dans ce cas, nous ne pouvons pas supposer que les battements et les dilatations résultent d’une faculté communiquée aux tu niques artérielles ou à la poche anévrysmale : ils résultent nécessairement de l’impulsion du sang.

Mais pour rendre plus évidentes l’erreur et l’inexpérience de Vésale et de ceux qui affirment que la portion placée au-dessous de la tige creuse cesse de battre quand on l’a liée sur un fil ; je dis, ayant fait moi-même l’expérience, que cette portion de l’artère continuera à battre, si on opère bien. Même quand on ôtera le fil, au moment où, selon ces auteurs, l’artère recommencerait ses pulsations au-dessous de la ligature, je dis qu’elle battra moins bien quand le fil est enlevé que quand il est serré.

Toutefois le sang qui sort de la plaie trouble tout en jaillissant, et rend inutile et vaine cette expérience, en sorte que l’on ne peut rien démontrer de certain. Mais, comme je m’en suis assuré moi-même, si on met l’artère à nu, et si l’on tient le doigt appliqué à la partie coupée, on pourra faire beaucoup d’expériences pour se rendre un compte exact de ce qui se passe. D’abord on sentira, à chaque pulsation, l’impulsion du sang qui arrive dans l’artère et on verra l’artère se dilater par cette impulsion. On pourra ensuite, si l’on veut laisser jaillir le sang, laisser libre l’orifice du vaisseau : à chaque pulsa-