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par des injures est une action indigne d’un philosophe qui cherche la vérité, et qu’il vaut mieux confondre ces méchants par la lumière de l’observation et de la vérité.

On ne peut empêcher les chiens d’aboyer ou vomir leur crapule. Parmi les philosophes, il doit y avoir des cyniques : mais on doit se mettre en garde contre leurs morsures et empêcher que leur rage malsaine et leurs dents venimeuses ne détruisent les fondements de la vérité.

Tous ces contempteurs, ces pitres dont les écrits sordides pullulent d’outrages, je ne les ai jamais lus, car on ne peut rien trouver de solide dans leurs écrits, que des injures, et naturellement je ne crois pas nécessaire de leur répondre : je les abandonne à leur mauvais génie ; ils ne rencontreront pas de lecteurs, car Dieu qui est juste ne fait pas aux méchants le don précieux et incomparable de la sagesse. Qu’ils continuent leurs injures jusqu’à ce que, sinon la honte, au moins la lassitude les prenne.

Si vous voulez, comme Héraclite cité par Aristote, procéder à l’étude des animaux inférieurs, entrez dans la boutique d’un boulanger : car les dieux immortels y sont aussi présents ; et le Créateur est grand surtout dans les petites choses et se révèle le mieux dans les œuvres les plus infimes.

Dans mon livre qui traite des mouvements du cœur et du sang chez les animaux, je n’ai rapporté, parmi toutes les observations que j’avais faites, que celles qui pouvaient renverser l’erreur et établir la vérité et j’ai abandonné comme inutiles bien des faits que mes dissections m’avaient révélés. Aujourd’hui, je vais exposer ces faits en peu de mots, puisqu’il y a des savants qui s’intéressent à ces recherches et qui m’en demandent le détail.