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lement ne peuvent pas courir, mais tombent, ayant perdu la respiration : cependant le cœur et les artères, mues par le cœur, continuent à battre[1]. C’est donc à tort qu’Aristote dit que le cœur est l’origine des nerfs. L’origine des nerfs est le cerveau, tandis que le cœur est l’origine des artères[2].

Pour que le cœur puisse se mouvoir, il faut de la chaleur. Si on enlève le sternum à un animal, puis le péricarde, on peut voir que le cœur continue à se mouvoir, si on lui conserve sa chaleur naturelle ; mais si on le refroidit par de l’eau froide, ou par tout autre procédé, immédiatement le cœur s’arrête. D’ailleurs, sur un animal qui vient de mourir, on sent que la chaleur du cœur est plus considérable que celle de toute autre partie du corps, et principalement la cavité du ventricule gauche est très chaude[3].

Cette chaleur produite par le cœur est envoyée par lui dans les artères ; mais il en passe une certaine partie dans les veines, ainsi que le savent les médecins qui dans les plaies des membres ont dû lier des veines pour éviter des hémorrhagies : on constate alors le refroidissement du membre[4].

Les aliments introduits dans le tube digestif sont

  1. De doctr. Hippocratis, etc., l. I, p. 192 et suiv.
  2. De doctr. Hippocratis, etc., l. II, t. V. Éd. Kühn, p. 263 et suiv.
  3. De usu pulsuum. Ibid., t. III, p. 157.
  4. Ibid., p. 160.