Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

portent au foie, remplissant chez l’adulte les mêmes fonctions que les veines ombilicales chez le fœtus ? Toutes les difficultés cesseraient, et l’on n’aurait pas à supposer deux mouvements contraires dans les mêmes vaisseaux, mais un même mouvement continu du sang dans les veines mésaraïques, des intestins au foie.

Je dirai ailleurs ce que je pense des veines lactées en exposant mes recherches sur le lait dans les différents organes des nouveau-nés. On en trouve, en effet, chez l’enfant, dans son mésentère et dans toutes ses glandes, dans le chyme, dans les aisselles et dans les mamelles, et les sages-femmes ôtent ce lait, dans l’intérêt, disent-elles, de la santé des enfants.

De plus le savant Riolan n’a pas voulu admettre la circulation, non seulement pour le sang contenu dans le mésentère, mais encore pour celui qui se trouve dans les ramifications de la veine cave ou de l’aorte. Il affirme que toutes les parties de la seconde ou de la troisième région n’ont aucune circulation, si bien qu’il n’admet comme vaisseaux circulatoires que la veine cave et l’aorte, ce dont il donne (liv. III, chap. VIII) une bien faible raison. « En effet, dit-il, le sang répandu dans toutes les parties de la seconde et de la troisième région y reste pour les nourrir et ne reflue dans les plus gros vaisseaux que s’il y est lancé par force, ou si les gros vaisseaux manquent complètement de sang, ou encore si son impulsion le fait affluer dans les vaisseaux où se fait la circulation. »

La portion qui sert à la nutrition doit donc nécessairement rester, car il n’y aurait pas de nutrition s’il ne restait une certaine quantité de sang qui s’assimile au corps pour faire un tout et remplacer ce qui se perd. D’ailleurs il n’est pas nécessaire que tout le sang des