Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle pas évidemment nécessaire ? Au contraire, quand la texture des tissus est plus légère et mollasse, quand la corpulence est moindre, le cœur est plus flasque, plus mou, et ses cavités contiennent peu ou point de fibres et de nerfs.

Considérons l’usage des valvules sigmoïdes, qui sont destinées à empêcher le sang envoyé dans les artères de revenir dans les ventricules du cœur. Elles sont placées à l’orifice de la veine artérieuse et de l’aorte, et forment, lorsqu’elles s’élèvent et se réunissent, une ligne triangulaire analogue aux traces d’une morsure de sangsue. Elles s’appliquent étroitement l’une contre l’autre pour empêcher le reflux du sang.

Les valvules tricuspides sont placées à l’entrée de la veine cave et de l’artère veineuse, comme des gardiens qui empêchent le sang de retomber au moment où il est chassé avec force par les ventricules. C’est pourquoi il n’y en a pas chez tous les animaux, et, chez ceux qui en ont, elles ne paraissent pas disposées par la nature avec le même soin, mais sont plus resserrées chez les uns, plus lâches et plus imparfaites chez les autres, selon que la contraction du ventricule qui les ferme est plus ou moins forte. Dans le ventricule gauche, pour que l’occlusion reste complète malgré la violence de l’impulsion ; il y a comme deux mitres qui, en se fermant, s’appliquent exactement l’une contre l’autre et descendent en forme de cône jusqu’au milieu du cœur. C’est ce qui a peut-être trompé Aristote, qui, en faisant une coupe transversale de ce ventricule, l’a cru