Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vue ressemblant aux autres muscles, en diffère cependant par des caractères très évidents ; les fibres du cœur se distinguent, d’une part, parce qu’elles sont entrelacées, et qu’il y a des fibres droites, transverses et obliques ; d’autre part, parce que le tissu est dur et rigide, plus que celui des autres muscles[1].

Les oreillettes sont les parties accessoires du cœur, tandis que les ventricules en constituent la partie fondamentale. Entre les deux cavités ventriculaires est une sorte de cloison où se terminent les ligaments. Ces ligaments fixés intérieurement dans les cavités du cœur sont doués d’une telle force qu’ils peuvent en se contractant ramener en dedans les parois du cœur, et contribuent à opérer la systole.

Si on enlève l’os antérieur de la poitrine nommé sternum et qu’on mette le cœur à nu, on lui reconnaîtra trois états divers. Il se dilate lorsqu’il veut attirer quelque substance utile (diastole), se replie sur lui-même pour jouir des substances attirées, se contracte pour expulser le résidu de ces substances. On peut mettre le cœur à nu, enlever le péricarde, sans que pour cela le cœur cesse de battre. Cette expérience, dit Galien, je l’ai faite souvent chez les animaux : mais j’ai pu aussi voir les contractions du cœur chez l’homme. Il raconte à ce propos l’histoire

  1. Utilité des parties. Trad. de Daremberg, t. I, p. 401.