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par les veines du mésentère, comme l’arbre se renouvelle dans la sève de sa racine. De l’intestin, par les veines mésentériques, les aliments vont au cœur où le cœur les anime[1], grâce à la chaleur qui y réside[2]. En effet, c’est dans le cœur que réside l’âme animale qui y brûle[3]. Deux choses sont nécessaires pour vivre. C’est d’abord la chaleur du cœur, et la transformation des aliments que cette chaleur rend animés et semblables au sang, et ensuite la réfrigération par l’air qu’on respire, ce qui empêche la chaleur de brûler le cœur[4]. Il y a donc deux sortes de consomption, deux sortes de mort, la mort par la chaleur excessive du cœur, la mort par le froid et l’absence d’aliments.

Tous les animaux ayant du sang ont un cœur : chez ceux qui n’ont pas de cœur, la vie est entretenue par l’âme sentante qui est le principe de la vie.

Le cœur se développe de très bonne heure : chez l’embryon, on voit un point animé de mouvements contractiles (punctum saliens). Le sang vient donc du cœur, car on voit du sang dans le cœur avant que les veines soient formées[5].

Nous arrivons maintenant aux idées de Galien sur la circulation. Elles sont disséminées dans plusieurs des traités de ce grand homme ; et, quoique

  1. De histor. animalium, l. III, p. 19.
  2. De respiratione, l. VIII.
  3. Ibid., l. XVI.
  4. De vitâ et morte, l. IV, p. 5.
  5. De respiratione, l. XX.