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qu’entre la capacité du ventricule contracté et celle du ventricule dilaté. Pendant la dilatation, le cœur se remplit, et non pas d’une quantité de sang insignifiante ou imaginaire. De même, pendant sa contraction, il chasse le sang, et non pas une quantité nulle ou imaginaire ; mais la masse du sang envoyé est toujours proportionnelle à la contraction du cœur. Ainsi donc si, dans une seule contraction, le cœur de l’homme, de la brebis ou du bœuf, chasse une seule drachme de sang, et s’il y a mille contractions dans une demi-heure, il faut en conclure qu’en une demi-heure le cœur aura fait passer dans les artères dix livres et cinq onces. Si une seule contraction chasse deux drachmes, ce sera en une demi-heure vingt livres et dix drachmes. Si une contraction chasse une demi-once, quarante et une livres, si une once, quatre-vingt-trois livres passeront des veines dans les artères.

Quant à la quantité de sang que les contractions du cœur chassent dans les artères, quant à la raison qui fait varier cette quantité du plus au moins, ce sont des points que je tâcherai de traiter avec détails, plus tard, d’après mes nombreuses observations.

D’abord je sais, et je voudrais que tout le monde le sût aussi, que le sang coule en quantité plus ou moins grande, que la circulation du sang se fait tantôt avec rapidité, tantôt avec lenteur, selon le tempérament, l’âge, les causes extérieures et les causes intérieures, les choses naturelles et non naturelles, selon le sommeil ou le repos, la nourri-