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des extrémités au cœur, et ainsi de suite, accomplissant ainsi un mouvement circulaire.

Admettons par le raisonnement ou par l’expérience que le ventricule gauche, dilaté, et rempli de sang, contienne une, deux ou trois onces de sang : j’ai, pour ma part, trouvé sur un cadavre plus de trois onces.

Nous pouvons admettre que le cœur en se contractant perd une quantité quelconque de sang : en effet le ventricule en se resserrant contient moins de sang qu’auparavant : ainsi une certaine quantité de sang passe dans l’artère aorte : en effet il en passe toujours pendant la systole une certaine quantité, comme nous l’avons démontré au chapitre iii. Tout le monde reconnaît ce fait, car la disposition des valvules le prouve manifestement. Il est donc légitime d’admettre comme vraisemblable qu’il passe dans l’artère ou la 4e, ou la 5e, ou la 6e, ou, au minimum, la 8e partie du sang contenu dans le ventricule dilaté.

Ainsi, chez l’homme, nous supposons qu’à chaque contraction du cœur, il passe une once, ou trois drachmes, ou une drachme de sang dans l’aorte. Ce sang ne peut revenir dans le cœur à cause de l’obstacle que lui opposent les valvules.

Or le cœur en une demi-heure a plus de mille contractions ; chez quelques personnes même, il en a deux mille, trois mille et même quatre mille. En multipliant par drachmes, on voit qu’en une demi heure il passe par le cœur dans les artères trois mille drachmes, ou deux mille drachmes, ou cinq