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de valvules, il en serait résulté un triple inconvénient. D’abord le sang exécuterait inutilement et sans fin un double voyage ; au moment de la dilatation du poumon, le sang en remplirait toutes les veines, et au moment de la contraction du poumon, il s’opérerait comme un reflux incessant, ainsi que pour les flots de l’Euripe, reflux donnant au sang un mouvement de va-et-vient qui ne lui est nullement propice. Ce désagrément est peut-être léger en lui-même, mais la gêne qui en résulterait pour l’utilité de la respiration ne serait pas un inconvénient médiocre, etc. » Et un peu plus loin il ajoute : « Un troisième inconvénient eût accompagné le retour en arrière du sang dans l’expiration, si notre créateur n’eût imaginé les épiphyses membraneuses. » D’où il conclut au chapitre xi : « Il y a pour toutes les valvules une utilité commune, qui consiste à s’opposer au retour des matières, et pour chacune une utilité spéciale ; les unes font sortir les matières du cœur, de manière qu’elles n’y rentrent pas ; les autres l’y introduisent de façon qu’elles n’en puissent sortir. La nature ne voulait pas imposer au cœur un travail inutile, en le condamnant à envoyer le sang à une partie d’où il était préférable de le tirer, et au contraire à le tirer souvent d’un endroit où il fallait l’envoyer. »

Et un peu après : « Il y a, dit-il, deux vaisseaux qui se rendent au cœur, l’un qui y va et qui a une seule tunique, l’autre qui en sort et qui a une double tunique. Il semblait donc nécessaire qu’ils eussent un diverticulum commun, soit le ventricule droit. (Galien entend le ventricule droit ; mais pour la même