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gement ouvertes et font circuler le sang à travers les ventricules. Et maintenant pourquoi donc pensons-nous que chez quelques animaux à sang chaud (l’homme par exemple), arrivés à l’âge adulte, ce passage du sang ne se fait pas à travers les poumons, comme il se fait chez le fœtus par ces anastomoses nécessaires, alors que les poumons n’ayant aucun usage ne peuvent être traversés par le sang ? Comment peut-il être préférable (et la nature ne fait que ce qui est préférable à tout le reste) que chez l’adolescent la nature ferme ce passage, tandis que chez le fœtus et tous les animaux, la communication est largement établie ? Et pourquoi la nature, au lieu d’ouvrir d’autres vaisseaux pour le passage du sang, a-t-elle complètement empêché ce passage chez le fœtus ?

Nous voici donc arrivés à ce point que, pour savoir quels sont chez l’homme les vaisseaux par où passe le sang de la veine cave dans le ventricule gauche et la veine pulmonaire, on doit, si l’on veut bien faire, chercher la vérité dans les dissections.

On doit aussi se demander pourquoi, chez les animaux plus parfaits, la nature a voulu que, lorsqu’ils sont adultes, le sang passe à travers le parenchyme pulmonaire, plutôt que par ces larges anastomoses, car on ne peut admettre d’autre voie de communication. Peut-être cela tient-il à ce que, les animaux plus perfectionnés ayant un sang plus chaud, leur chaleur, lorsqu’ils sont adultes, les consume et tend à les suffoquer. C’est pourquoi le sang passe et filtre à travers les poumons pour être rafraichi par l’air aspiré, et pour que l’individu soit préservé par là contre