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communication largement établie sur un gros rat adulte.

Ces faits nous font comprendre comment chez le fœtus humain et chez les animaux, où ces communications ne sont pas détruites, les contractions du cœur chassent le sang de la veine cave dans l’aorte par les deux ventricules à la fois.

Le ventricule droit recevant le sang de l’oreillette le chasse dans la veine artérieuse et dans sa continuation, c’est-à-dire dans le canal artériel, de sorte que le sang est chassé dans l’aorte. En même temps, le ventricule gauche reçoit le sang qui a passé de la veine cave dans l’oreillette gauche par le trou ovale. L’oreillette gauche se contracte, et le ventricule gauche par sa contraction chasse le sang dans cette même artère aorte.

Ainsi chez les fœtus, comme les poumons n’agissent pas et ne servent pas plus que s’ils n’existaient pas, la nature fait usage des deux ventricules, comme d’un seul, pour faire circuler le sang, et la disposition pour les fœtus qui ont des poumons, mais qui ne respirant pas n’en font pas usage, est la même que pour les animaux inférieurs qui n’ont pas de poumons. C’est ce qui démontre jusqu’à l’évidence que les contractions du cœur font circuler le sang de la veine cave dans l’aorte : les voies sont aussi larges, le passage est aussi facile qu’il le serait chez l’homme adulte dont les deux ventricules communiqueraient, la cloison ayant été enlevée. Chez la plupart des animaux, chez tous les animaux à une certaine époque, ces voies de passage sont très lar-