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J’ai vu de plus que chez les embryons des animaux, et même des animaux qui ont des poumons, cette disposition est encore très évidente.

Chez le fœtus, il y a quatre vaisseaux qui vont au cœur : la veine cave, l’artère veineuse (veine pulmonaire), la veine artérieuse (artère pulmonaire) et l’aorte ou grande artère. Ces vaisseaux ne présentent pas alors les mêmes rapports que chez l’adulte, ce que savent parfaitement tous les anatomistes.

La veine cave se déverse dans la veine pulmonaire avant de s’ouvrir dans le ventricule droit et de donner naissance à la veine coronaire, un peu au dessus du point où elle sort du foie. Cette union est une anastomose latérale, qui a la forme d’une large ouverture ovale, faisant communiquer abondamment la veine cave et la veine pulmonaire. Ainsi le sang passe, comme par un vaisseau unique, de la veine cave dans la veine pulmonaire, et peut couler à plein flot jusque dans l’oreillette gauche et le ventricule gauche. Au-dessus de cette ouverture ovale, et du côté de la veine pulmonaire, se trouve un opercule, semblable à une fine membrane, plus grand que l’ouverture. Cet opercule, en s’accroissant de tous côtés, finit par obstruer tout à fait l’ouverture et l’oblitérer. Cette membrane est disposée de telle sorte qu’en se relâchant elle laisse la voie ouverte au sang qui passe librement dans le cœur et dans les poumons ; au contraire, elle empêche le sang de retourner dans la veine cave. Aussi, chez le fœtus, le sang passe par cette ouverture de la