Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

structure de leurs organes. Quant à Galien, il est probablement le premier qui ait institué de véritables expériences. Le premier, il affirme et prouve que l’art de guérir doit être appuyé sur la connaissance de la structure et des fonctions des organes ; aussi fait-il de l’anatomie, disséquant des singes, des porcs, des chiens, et appliquant à la structure du corps de l’homme ce que ses dissections lui ont appris sur la structure du corps des animaux. Non seulement il fait de l’anatomie, mais encore il fait de la physiologie expérimentale. D’après lui tous les organes ont une fonction, un rôle, une utilité, et cette utilité peut se connaître de deux manières, d’une part, par la disposition des parties ; d’autre part, par l’expérimentation. Aussi Galien a-t-il fait de nombreuses expériences (sur la moelle — sur les nerfs laryngés — sur les artères), devançant son époque, et donnant un exemple qui n’a été suivi que bien plus tard. Il a réellement créé la physiologie, comme Hippocrate, la médecine, et Aristote, l’histoire naturelle.

Nous résumerons brièvement les opinions d’Hippocrate, d’Aristote et de Galien, sur la circulation du sang.

Pour Hippocrate, les quatre principes élémentaires du corps humain sont le sang (αἷμα), la pituite (φλέγμα), la bile jaune et la bile noire (χολή μέλαινα τέ καὶ ξανθή)[1]. Toutes ces humeurs viennent du ventre

  1. Περὶ φύσεως ἀνθρώπου. éd. Littré, t. VI, p. 41.