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nora l’énigmatique

— Au fond, c’est mieux, se consola le capitaine. Ainsi, nous aurons le temps d’étudier les lieux et d’agir en connaissance de cause.

Se débarrassant des parachutes, ils se levèrent afin d’examiner les environs.

On ne les avait pas trompés en leur disant que le pays était sauvage. D’énormes rochers jaunis par le soleil en ce climat si chaud, des ravins escarpés, des arbres rabougris qui ne faisaient qu’augmenter l’impression de désolation, tout cela constituait une contrée tourmentée. On se serait cru au bout du monde.

Le château qui s’apercevait à quelques centaines de verges n’était pas fait pour adoucir le paysage : il y ajoutait, au contraire, une note sinistre. Un long mur de pierres vétustes, qui épousait les accidents du terrain, entourait un parc au fond duquel se voyait une maison assez grande, mais ne correspondant guère à l’idée qu’on se fait ordinairement d’un château. En tout cas, il semblait tomber en ruines et l’on avait peine à croire que des êtres humains pussent y demeurer, même pour peu de temps. Entre les pierres disjointes, l’herbe poussait. Cependant, on découvrait, sur la gauche, quelques arbres assez beaux, seule gaieté de ce pays maudit des dieux.

Le capitaine promenait ses jumelles sur la ligne d’horizon. Il finit par apercevoir, dans une dépression, quelques maisons, de pierre aussi, groupées autour d’un clocher.

— Casa-Teroni, sans doute, dit-il. Allons-y : on nous donnera, bien sûr, quelques renseignements utiles.

Le village, où les deux hommes parvinrent avec quelque difficulté, s’intégrait parfaitement à cette terre de