Page:Hartex - Nora l'énigmatique, 1945.djvu/82

Cette page a été validée par deux contributeurs.
80
nora l’énigmatique

— Je n’élude rien. Et, d’abord, puisque vous êtes si curieux, avez-vous cherché à savoir d’où venaient les cigares ?

— Voilà une excellente idée : vous allez nous le dire.

— Moi, j’avais demandé à Giacomo de m’apporter des cigares du café de Gerardino comme il le fait régulièrement. Est-ce ma faute s’il lui a donné celui qui contenait le papier et qui était destiné à un autre ?

— Vous avez de bons raisonnements, Jacopo. Mais vous n’expliquez pas comment il se fait que vous ayez été en compagnie d’une femme déguisée en homme et que cette femme portait le message correspondant à l’autre… Je ne vois pas encore pourquoi le cigare en question est resté intact. J’y arriverai : il s’agit sans doute d’une finasserie cousue au fil blanc. Vous ne voulez décidément pas parler ?

— Je n’ai rien à dire.

— Peut-être serez-vous plus loquace quand j’aurai fait déchiffrer ces papiers saisis chez vous.

Le capitaine remuait ces documents, quand, tout à coup, il en aperçut un, dans le même code que le message du cigare et qu’il n’avait pas d’abord remarqué. Ayant encore sur sa table l’alphabet qu’il avait dressé la veille, il n’eut pas de peine à lire : « N’ouvre pas le cigare. Va chez Ferrero ce soir. N. »

— Ah ! ah ! s’écria-t-il. Vous ne nierez plus, Jacopo.

Ce dernier, dont l’allure changeait, hésita, puis finit par dire :

— Je vais vous épargner de la besogne. Vous finiriez par savoir que c’est Giacomo qui m’a remis ce dernier