— J’en avais chargé le soldat Larivier, répondit Édouard. Je ne comprends pas.
— Voyons un peu.
Édouard reconnut le stogy qu’il avait tourné lui-même. Il l’ouvrit : le message s’y trouvait intact. Le capitaine se renversa sur le dossier de sa chaise, l’air ahuri.
— Voilà qui est trop fort ! dit-il. Et, alors, pourquoi êtes-vous allé chercher M. 25 à Gerardino ?
— Excusez-moi, mon capitaine, mais je vous trouve drôle, avec votre histoire de M… quelque chose. Je n’y comprends rien. J’ai été chercher un ami à Gerardino.
— Vous voulez dire une amie.
En entendant ces mots, Jacopo perdit de son assurance. Évidemment, il ne savait pas qu’Édouard avait découvert le secret.
— Touché ! murmura le capitaine Benoît en français.
Mais Jacopo s’écriait :
— Et puis, une femme n’aurait pas le droit de porter le pantalon ? Ça vous connaît chez vous, en Amérique !
— Mais comment expliquez-vous que, dans le veston de cette femme, on ait trouvé le message correspondant à celui du cigare ?
— Comment le saurais-je ? Je n’avais pas vu le message du cigare.
— Jacopo, vous éludez les questions. Justement ! vous n’aviez pas vu ce message, et cependant vous saviez qu’il fallait aller chercher M. 25 à Gerardino.