n’y avait pas moyen de le traiter avec le même sans gêne que Giacomo. Aussi l’officier de renseignements eut-il recours à toutes ses ressources.
— Jacopo, commença-t-il, vous savez la gravité de votre situation ? Il n’y a qu’un moyen d’en sortir. Parlez franchement et je vous promets l’indulgence des autorités : nous voulons attraper des gens plus considérables que vous dans l’espionnage. Aidez-nous, nous vous aiderons.
— Faudrait savoir de quoi vous parlez, répondit le paysan.
— Vous aimez les formalités ? Très bien ! Précisons. Nous vous accusons d’avoir, la nuit dernière, facilité le voyage d’un chef de l’espionnage ; puis, de servir constamment de courrier et de passeur.
— Moi ? J’ai fait voyager un espion, la nuit dernière ?
— Plus précisément, M. 25.
— Comprends pas !
— Jacopo, ne faites pas la bête ! Vous avez reçu un message que nous avons lu… un message parmi les cigares que vous a apportés Giacomo, hier.
— En voilà une bonne ! Les cigares de Giacomo, les voici ; je les ai fourrés dans ma poche et j’en ai fumé un, il est vrai, mais il n’avait rien que d’ordinaire.
— Il sortit des cigares de sa poche et les déposa sur la table.
— Sergent Lanieu, vous n’aviez pas fouillé votre prisonnier ? demanda le capitaine.