jusqu’à la ferme et il ne restait qu’une petite distance à parcourir à pied.
— Un homme ? Quel homme ?
— Un homme qui avait l’autorisation de circuler.
— Son nom ?
— Giacomo Betesta.
— Inscrivez, sergent : nous vérifierons… Et, malgré les autorisations, cet homme a pu circuler sans être molesté ?
— On l’a arrêté plusieurs fois, mais à la vue de ses papiers, on le laissait repartir.
— Les Boches aussi bien que les nôtres ?
— Je ne pense pas qu’on ait rencontré d’Allemands.
— Comment, vous ne pensez pas ? Vous devriez savoir, oui ou non.
— Comme ma présence était un peu irrégulière…
— Un peu, en effet !
— …Je me cachais parmi des marchandises.
— Revenons au départ. Comment avez-vous pu vous résoudre à traverser une campagne qui devait si tôt devenir un champ de bataille ?
— Je ne le savais pas. Même si je soupçonnais que les Canadiens devaient quitter Gerardino, je pensais le gros des troupes bien plus loin, au-delà de Morona.
— Qui vous l’avait dit ?
— Personne : je le pensais. D’autant plus que je savais Morona libre de soldats.