— Cessez la comédie, Nora. Vous savez que vous ne m’impressionnez pas. Venez vous asseoir et causons.
Ce calme sembla décontenancer la jeune fille qui, après un moment d’hésitation, se rendit à l’invitation. Silencieuse, à présent, mais toute frémissante encore.
— La présence du sergent Lanieu ne vous gêne pas ? demanda le capitaine avec un sourire. Il m’aide à prendre des notes.
C’en était trop pour Édouard, qui s’écria :
— Monsieur !…
— Ne vous emballez pas, sergent, lui dit son supérieur. Vous comprendrez tout à l’heure pourquoi je vous fais assister à cette scène.
Nora avait recouvré l’usage de la parole.
— Enfin, capitano, allez-vous m’expliquer pourquoi vous m’avez fait venir avec tous ces gens soupçonnés de je ne sais quoi ?
Et le capitaine de répondre :
— Vous expliquer ? C’est moi, au contraire, qui désire vous demander des explications.
— Des explications ?
— Ne faites pas l’étonnée… Expliquez-moi plutôt comment il se fait que vous ayez quitté Gerardino au cœur de la nuit, après avoir appris, au café, que nous avions reçu l’ordre de monter en ligne.
— Je n’avais rien appris !
— Personne ne vous l’a dit en termes aussi nets que je l’exprime. Mais vous aviez passé la soirée à tirer les